L’ostéopathie et le syndrome de la bandelette ilio-tibiale
La douleur
Le syndrome de la bandelette ilio-tibiale est un sujet complexe. C’est une pathologie multifactorielle dont la source est nébuleuse.
Le syndrome de la bandelette ilio-tibiale est une douleur qui se situe sur le côté externe de la cuisse de deux à trois doigts au-dessus du genou. Elle apparait lors de l’activité physique comme la course, la descente d’escalier et/ou montagne.
Dans la course à pied, le syndrome de la bandelette ilio-tibiale a tendance à gêner le coureur toujours au même kilométrage et au même endroit dans un parcours habituel. La douleur peut aussi être présente jusqu’à deux jours après l’exercice physique.
Cette douleur est causée par une inflammation. Les chercheurs ne s’entendent pas pour dire si c’est une mécanique de frottement (syndrome de l’essuie-glace) ou de compression de la bandelette contre le condyle fémoral externe qui est la cause de la douleur. Ce qui est sûr c’est l’inflammation qui cause la douleur et qui arrête le coureur dans sa course.
Patron de course
Blaise Dubois soutient que le soulier change la biomécanique du pied et par se fait même celui du membre inférieur. Mais, ça n’explique pas le syndrome de la bandelette ilio-tibiale.
Courir avec une fréquence plus rapide de 180 pas minute plutôt que 155 pas minute aiderait à diminuer les blessures. Mais rien n’est prouvé et il y a des avis divergents selon les experts.
Courir à 180 pas minute assure l’appui du médio-pied ou sur de l’avant pied lors de la foulée. Ce serait la recette miracle pour éviter les blessures aux articulations du genou et du bassin. Mais, ceci impacte beaucoup le système de ressort du tendon d’Achille et la musculature du mollet. Ce qui amène souvent des blessures à ces parties du corps quand la progression est faite trop rapidement.
Les souliers minimalistes ou maximalistes
Les souliers minimalistes ou maximalistes. Nos ancêtres courraient pied nu. Pourquoi pas nous. Par contre, nos pieds se sont désadaptés depuis la popularisation médiatique des chaussures par les fabricants de chaussures. Donc, revenir en arrière vers le pied nu risque de demander beaucoup d’effort et de temps (environ 6 mois à 2 ans selon la condition physique de la personne). L’offre des souliers de course maximaliste avec une grosse semelle compensée est beaucoup plus proposée par les magasins de soulier. Donc, cela crée un cercle vicieux de consommation et d’utilisation.
Au-delà des souliers et du patron de course
Contrairement au courant actuel, des experts se demandent pourquoi changer son patron de course. Selon eux, il existe autant de façons de courir que de personne. On acquiert des gestes inconscients durant notre enfance lors de notre développement moteur et vouloir changer notre gestuelle naturelle demande un cout énergétique plus élevé à notre corps. Ceci faisant apparaitre des blessures aussi. De plus, notre état mental va changer notre patron de course. Donc, une journée à l’autre notre patron de course est différent selon notre humeur.
Les traitement conventionnels et questionnement
Personne ne s’entend sur le traitement approprié. Les kinésiologues et les physiothérapeutes accent sur le renforcement des muscles abducteurs de la hanche dont principalement celui du moyen fessier. Il est démontré que le moyen fessier est faible dans le syndrome de la bandelette ilio-tibiale. Mais, ils ne savent pas pourquoi le moyen fessier est faible.
Il ne faut pas oublier que les nerfs qui émergent de colonne vertébrale au niveau dorso-lombaire vont innerver les muscles fessiers et les muscles des membres inférieurs. Donc, c’est une avenue intéressante que les thérapies autres que l’ostéopathie ne prennent pas en compte.
C’est similairement le même tableau qui se présente avec les biomécaniciens, les orthopédistes et les podologues qui ont une vision réductrice du fonctionnement du corps. Ils disent que c’est la pronation du pied qui induit une rotation interne du tibia et crée un frottement de la bandelette sur le condyle fémoral externe. Ce n’est pas faux. Mais, ces mêmes chercheurs sont dans l’incapacité d’expliquer pourquoi le pied est en pronation. Donc, rien ne justifie la cause réelle du syndrome de la bandelette ilio-tibiale. De plus, il y aurait 80% de la population mondiale qui aurait le pied en pronation et le syndrome de la bandelette ilio-tibiale aurait une incidence entre 11% et 20% chez les coureurs. Ce qui n’est pas très représentatif des 80% de pied en pronation.
La vision ostéopathique de la biomécanique de la course
Les biomécanicien, les orthopédistes, les podologues, les physiothérapeutes et, etc. prétendent que la mécanique de course commence par le pied, car c’est lui qui touche le sol en premier.
Des études moins nombreuses que ceux qui appuies la thèse du pied n’ont pas été prises en compte avec les années par la communauté scientifique. Exemple, Gracovetsky prétend que le mouvement moteur qui instaure le mouvement de la course serait le bassin et le rachis. Que ces parties seraient au centre de toute la transmission des forces de tout le corps !
Brigaud parle du transfert d’énergie des bras, omoplate, colonne vertébrale, bassin allant jusqu’au pied pour une économie et une efficacité de mouvement.
Gribble et Hertel ont démontré que la fatigue musculaire serait responsable du syndrome de la bandelette ilio-tibiale par une défaillance dans la transmission du message nerveux au reste des muscles du membre inférieur. Que les gros muscles puissants proximaux du bassin et du genou seraient plus responsables de la proprioception grossière (positionnement du corps) lors de la course plutôt que les muscles de la cheville et du pied qui sont plus adaptés pour l’ajustement fin.
Donc, si les muscles proximaux du bassin sont fatigués, cela obligera aux muscles de la cheville de travailler plus fort. Vu qu’ils se fatiguent plus rapidement, ils induisent des mouvements mécanique et postural compensatoires. Les blessures comme le syndrome de la bandelette ilio-tibiale qui est une pathologie de répétition peuvent alors s’installer tranquillement et sournoisement.
Donc, un traitement ostéopathique de la région du bassin et du rachis est indispensable pour une bonne réaction musculaire des membres inférieurs lors de la course à pied. Il faut évaluer et traiter le membre inférieur et ses liens avec le genou. Mais, il est aussi important de vérifier la mobilité du bassin et de la colonne vertébrale pour que les messages nerveux efférents qui se rendent aux muscles des membres inférieurs soient optimaux.
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